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Tant que les lions n'auront pas d'historiens, les histoires de chasse tourneront à la gloire du chasseur - Le mensonge se lève très tôt mais la vérité finit par le rattraper - Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage

lundi 23 mai 2011

« Monsieur le Préfet… »

... C'est en ces termes que, dans un superbe lapsus, Madame Diabaté, Grande Chancelière d'Alassane Ouattara, a investi samedi celui que les médias de son ami le président français appellent "son homologue"...


Lu dans  Le Temps,

"Fantastique Henriette Dagri Diabaté ! Cette dame, c’est la toute nouvelle Grande Chancelière de la République de Côte d’Ivoire. Nommée par Dr Alassane Dramane Ouattara. Lors de la cérémonie d’investiture de ce dernier, à Yamoussoukro, le 21 mai 2011, devant le parterre de personnalités venues du monde entier, elle a fait parler son subconscient. On la sentait imbibée de joie. La joie de ses nouvelles fonctions. Première femme Grande Chancelière de notre pays. Comme une petite fille grisée par la folie d’un présent inespéré, elle vit sa joie devant un Nicolas Sarkozy tout aussi heureux d’avoir réussi son affaire. Et elle loue son bienfaiteur, Alassane Ouattara. Mais dans son discours de louange, visant à lui mettre la grande Croix, Dagri Diabaté sort ce que le monde entier sait, mais que Ouattara ne veut pas entendre sur son compte. Elle dit : « Monsieur le Préfet… » là où il faut dire « Monsieur le Président… » Et cela, de son intelligible voix épanouie par la grâce de la charge de Grande Chancelière. Le lapsus a retenti. Il est bien remarquable. Bien remarqué et retenu. Aléa du direct. Voilà ! Mais elle s’est ressaisie pour dire « Monsieur le Président… » et continuer sa cérémonie. Dagri la Grande Chancelière était pimpante. Qui est Préfet ? Préfet de quel pays ? Nommé par quel chef d’Etat ? Toutes ces questions avaient leurs réponses dans la salle. Ado la regarde, persuadé qu’elle est émue. La France a envahi Yamoussoukro et la salle avec ses hommes politiques et ses soldats. Sarko est là, l’œil paternel. Qui encore serait utile à la remise en place de la colonisation ? Personne. Henriette Dagri Diabaté a donc fait exploser le lapsus : « Monsieur le Préfet… » Quelqu’un d’autre l’aurait dit qu’il aurait essuyé le feu de Monsieur le Président Ouattara. Mais c’est sa « Tantie » elle-même qui le rappelle, devant le monde entier, face aux caméras venues de partout. « Monsieur le Préfet… » ! Tci, cette télévision pour la propagande de Ouattara peut effacer le lapsus de « Tantie ». France 24 peut le biffer. Mais les autres télévisions du monde, qui l’on capté en direct, ainsi que tous ceux qui ont enregistré la cérémonie conserve le sacré lapsus. Henriette Dagri Diabaté  a été trahie par sa langue. Aurait-elle déjà discuté en privé de ce sujet  avec des proches ? Que Ouattara faisait vraiment «le Préfet… » ou que ses détracteurs le prenaient pour un « Préfet » ? Comment cela a-t-il pu sortir de sa bouche avec autant de justesse ? « Monsieur le Préfet… » Et dire que Ouattara a voulu faire la peau à des journalistes pour cette appellation passée désormais dans le domaine public ! Mais « Tantie » Dagri Diabaté  l’a prononcé sans que le toit de la Fondation Houphouët-Boigny ne tombe sur la tête des invités de la cérémonie d’investiture du Dr Alassane Ouattara. Le débat est donc clos. Puisque le terme est « désacralisé »."


Germain Séhoué dans Le Temps


Désormais...

"La messe est finie. L’investiture d’Alassane Ouattara a eu lieu. Comme prévu. A Yamoussoukro. Ce 21 mai 2011. Devant tous. Nicolas Sarkozy. Le père du coup d’Etat du 11 avril 2011. Toutes les figures de la Françafrique. L’ensemble de la coterie. [...]

Tout était mensonge. Les paroles de Youssouf Bakayoko au Golf Hôtel, donnant Ado vainqueur. La maudite certification de Young Jin Choi. La partition de la Cedeao. De l’Uemoa. De l’Ua. Les tueries des civils à Duékoué, banalisées. De la lettre de Ban-Ki Moon à Sarko. Du bombardement de la Licorne sur la résidence de Gbagbo. La capture de Gbagbo attribuée aux Frci. Le massacre caché des opposants. Des populations civiles. L’assassinat de IB. Les charniers. Le revirement du Conseil constitutionnel. L’onction républicaine du coup d’Etat par la prestation de serment. L’investiture festive. La réconciliation sans la France, l’Onu et le Burkina. Le rôle des médias. Tout est mensonge. Tout est tronqué. Tout repose sur du faux. Ils le savent. La comédie finie, on verra."

Lire l'article de Germain Séhoué dans Le Temps

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