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Tant que les lions n'auront pas d'historiens, les histoires de chasse tourneront à la gloire du chasseur - Le mensonge se lève très tôt mais la vérité finit par le rattraper - Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage

mardi 31 mai 2011

La communication et la guerre

Nouvelobs.com publie un article à propos de la Syrie, avec première réaction de lecteur qui apparaît à l'heure où je lis l'article - je cite - : "au secours!! quattend t on pour intervenir????" (04:53 le 31-05-2011)

L'article, de Céline Lussato, relate une terrible atrocité, un adolescent torturé et tué, atrocité... comme il s'en passe tous les jours en Côte d'Ivoire sous Ouattara...  sans écho dans la presse française (sauf, un mois et demi après, pour Duékoué !)...

Voilà qui pose la question de la communication et de son effet sur les lecteurs.


Extrait de l'article Céline Lussato sur la Syrie :

"Hamza, 13 ans, torturé puis exécuté – icône de la révolution syrienne

Publié le 30-05-11 à 15:01   Modifié à 18:07   46 réactions

La colère enfle encore après les funérailles du jeune homme dont le corps rendu à sa famille porte les traces des pires sévices. Par Céline Lussato :

Après 11 semaines de révoltes, les insurgés syriens ont une icône. Depuis vendredi 27 mai et la diffusion par Al-Jazira d'une vidéo du corps de Hamza Ali Al Khateeb, 13 ans, leur colère enfle.

Le visage violet et défiguré, son corps recouvert de traces de coups, de brûlures de cigarettes, de traces de balles tirées pour blesser mais non pour tuer, Hamza apparaît entouré de ses proches, affligés. Ses rotules ont été cassées, son cou brisé, sa mâchoire fracassée et son pénis coupé, précise le Washington Post.

La cause précise de la mort de Hamza n'est pas claire. L'ampleur de la souffrance endurée durant le mois qu'il a passé dans les geôles syrienne est en revanche palpable. Et, loin de dissuader les manifestants, elle n'a fait qu'accroître leur détermination. [...]"

Commentaire - je cite à nouveau - "au secours!! quattend t on pour intervenir????"...



Effet de la communication qui a été bien saisi en Côte d'Ivoire par les ouattaristes, d'autant mieux saisi qu'ils savent que leurs propres exactions (en ce moment-même) sont passées sous silence par les "grands médias" qui communiquent sur la Syrie.



Exemple de l'usage des médias occidentaux par la communication ouattariste :

Publié sur SOS Droits humains en Côte d'Ivoire le 31/05/2011 :

"La consistance des accusations contre Laurent Gbagbo en question


Le 1er Avril 2011, tandis que les FRCI commettaient les massacres de Duékoué, Sogona BAMBA, conseillère en communication d’Alassane Ouattara, présentait la photo d’un homme brûlé vif sur France 24 :


"Oui ils [les FRCI pro-Ouattara] descendent vers le sud, et je pense que c’est par légitime défense, parce que vous ne pouvez pas avoir un monsieur qui a gouverné un pays, et qui peut accepter de laisser ses partisans brûler des jeunes comme ça ! Vous ne pouvez pas ! Aujourd’hui, on ne peut pas regarder ça. […] Il faut montrer ce que les hommes de Gbagbo ont fait, c’est donc une légitime défense !"
« Côte d’Ivoire la guerre civile », France 24 le 01/04/2011, 9ème minute]


Cette photo qui a été présentée par Mme Bamba comme une exaction des partisans de Laurent Gbagbo, afin de justifier l’offensive sanglante des FRCI, est en vérité celle d’Ernesto Alfabeto Nhamuave qui a été brûlé vif à Johannesburg le 18 Mai 2008 au cours d’une émeute. Cette photo a par ailleurs illustré divers articles de la presse ivoirienne, notamment celle favorable à  M. Ouattara (koaci.com)  dès Novembre 2010.

Mme Bamba a-t-elle souvent utilisé de tels arguments auprès des médias et des ONG humanitaires, pour légitimer la rébellion pro-Ouattara depuis 2002 ? Les témoignages de crimes qui auraient été commis sous l’égide de Laurent Gbagbo, publiés dans le dernier rapport d’Amnesty International, sont-ils plus sincères que les allégations des communiquants de M. Ouattara ?

Au vu de la communication si percutante de M. Ouattara, dont Mme Bamba a fait une brillante démonstration sur le plateau de France 24, et des conséquences dramatiques qui en ont résulté sur le plan humanitaire pour les citoyens ivoiriens, ces questions sur la consistance des accusations contre Laurent Gbagbo méritent bien d’être posées !"

Dans le silence des grands médias, atrocités en Côte d'Ivoire

Sur SOS Droits Humains en Côte d'Ivoire - extraits :

Un présumé milicien pro-Gbagbo brûlé vif


publié le dim, 29/05/2011 - 15:51

"Un homme soupconné d'être un milicien pro-Gbagbo a été brûlé vif. Voici les faits selon Soir Info:

Un fait atroce s’est passé, le mercredi 25 mai 2011, dans la commune de Yopougon. Un jeune homme y a été brûlé vif. [...]

Ce matin-là, en effet, la gare routière de Yopougon grouille de monde. Chacun presse les pas pour vaquer à ses occupations. Les voyageurs sont dans la dense. Au niveau de la gare routière, située en face de la gare Utb, non loin de la station service « Texaco », c’est l’affluence également. Au nombre des candidats au voyage, un jeune homme flanqué d’une jeune fille, nous dit-on, d’environ 15 ans. Tous deux se dirigent à la gare dit « Jts ». Ici, le jeune homme prend des tickets pour la ville de Bangolo. Mais ce voyage-là, il ne le fera pas. D’ailleurs, plus jamais, il ne reverra sa terre natale. Du moins vivant. En effet, ce jeune homme, qui se prénommerait Anderson, la trentaine environ, a été lynché par une horde de jeune gens qui l’ont ensuite brûlé vif. La raison. L’homme exécuté est accusé d’être un milicien. En effet, à en croire les informations, Anderson se serait montré très actif pendant les heures chaudes de la crise post-électorale, vécue récemment en Côte d’Ivoire. Ainsi, ce matin du mercredi 25 mai 2011, alors qu’il attend d’embarquer à bord du car qui doit le conduire dans son village, qu’un individu, tout en le montrant du doigt, s’écrie: « C’est un milicien. C’est mon voisin. Il fait partie de ceux qui tuaient et brûlaient… » Aussitôt, des jeunes gens accourent. Sans même donner la parole au présumé milicien, ils se ruent sur lui et le passent véritablement à tabac. Des coups de pied, de gourdins et autres fusent de partout. Les supplications et autres cris de détresse du jeune homme ne tombent que dans les oreilles de sourds. Anderson, mal en point, s’écroule au niveau de la station Texaco. Il respire à peine. Mais, ces bourreaux ne le laissent pour autant pas. Ils s’emparent de vieux pneus, traînant de les environs, qu’ils jettent sur lui et mettent le feu. [...]"


L'article en entier sur SOS Droits Humains en Côte d'Ivoire

lundi 30 mai 2011

Quand des citoyens américains ne sont plus dupes...

Lu sur LynxTogo.info - extraits :

"Dr Gary K Busch : Ouattara est un esclave moitié-moitié libre


DIMANCHE, 29 MAI 2011 21:20

Il était intéressant de voir l’investiture de Ouattara en tant que Président de la Côte d’Ivoire au milieu de ses partisans français, ceux des Nations Unies, les bouchers et assassins de ses forces armées. Cela m’a rappelé le vieux proverbe Igbo "Umunna Ikwikwi Ahuru nyuru si Ya Ya kwere egwu, ha si ya tufia anghi ekwere IHE Ojoo egwu” "Un hibou péta et demanda à être loué par ses parents, ils se moquaient de lui et lui dirent qu’il n’était pas l’ayant droit à la danse de l’abomination”. Le spectacle entier était une abomination.


[...Il] a été installé dans son siège par une campagne meurtrière de la violence contre une population civile désarmée en grande partie par l’armée française, l’ONU, une bande de policiers Nigérian connu sur le nom de “Kill and Go” et les rebelles, “dozos et des mercenaires” recrutés dans le but de tuer les Ivoiriens fidèles au président Gbagbo. Ils sont descendus dans une orgie de viols, d’assassinat, de pillage et destruction sans motif des bâtiments du gouvernement et des commerces privés. Les «rebelles» ont détruit presque tous les bâtiments du gouvernement, ils ont détruit presque tous les documents publics; ils ont détruit toutes les universités et la plupart des écoles, et ils allèrent dans une frénésie de pillage et ces attaques ont fait près de 2.000 étudiants morts en l’espace d’une semaine. A l’intérieur du pays, ces rebelles arrêtaient les cars et les voitures de personnes fuyant le carnage. Si les gens étaient Guéré, Bété ou tout groupe qui ne pouvaient pas comprendre ou parler le dioula ou le malinké (les principales langues du Nord), ils sont fusillés sur place. Cela atteint son paroxysme à Duékoué où près de 800 personnes avaient été massacrés dans les tout débuts.

A Abidjan, dans des endroits comme Yopougon le massacre continue contre d’anciens membres des forces restées loyales à Gbagbo et les politiciens qui lui sont fidèles, sont rassemblés par les rebelles, puis tués sur le coup ou détenus pendant un certain temps dans les prisons. Le blâme est placé sur “anonymement” des mercenaires libériens, pour justifier leur crime. Il s’agit là d’une fiction complète car les mercenaires libériens ont pris leur butin volé, pris possession de toutes les voitures gouvernementales et camions, et sont rentrés chez eux au Libéria il y a des semaines de cela.

Ainsi donc, la «communauté internationale» a soutenu la réinstauration de l’état colonial français dans le pays et a offert un soutien et assistance à Ouattara. Ils ont refusé l’entrée des avocats français de Gbagbo et, avec un toupet incroyable, ils ont entamé des procédures judiciaires contre Gbagbo pour “crimes de guerre”. L’utilisation, par les Nations Unies et les Français d’hélicoptères de combat russes dans leur façon de dynamitage de la résidence de Gbagbo a été précédé par des jours de bombardement à travers Abidjan où des milliers de civils innocents ont été tués ou blessés par les balles et les missiles lancés à partir de ces hélicoptères de combat. Ces hélicoptères de combat sont déployés à une distance d’environ 2 km de leur cible. Les Mi24 et Gazelles ont pilonné des zones civiles. Ces hélicoptères de combat ne sont pas précisément des armes à ciblage exacte. Il y a une dispersion d’au moins 15% de toutes les armes de chaque côté. Rien n’est guidé avec ces types d’appareils. Cela signifie que si vous tirez à 2km, vous avez un écart de 300 m au moins (environ 150 mètres de chaque côté de la cible dans une zone urbaine;.. qui couvre une large bande de civils innocents. Les Français et l’ONU le savait, mais cela n’a fait aucune différence pour eux. Ils ont maintenant latitude d’accuser les troupes de Gbagbo de crimes de guerre. Les ONG internationales ne sont pas non plus mieux.

Pour être juste, la bagarre sanglante lancée par les rebelles et les Nations unies après le deuxième tour de l’élection présidentielle contesté en Décembre 2010 et la déclaration précipitée et erronée que Ouattara avait gagné n’était pas l’origine du conflit. Le plan avait déjà été établi en 2002 avec le petit groupe de soldats mutins de Guéi mécontents avec le soutien des Français. Cela a eu pour effet de diviser le pays en deux. Cette partition a survécu jusqu’à l’Accord de Ouagadougou, quand les rebelles de nouveau ont accepté de désarmer et l’ONU a envoyé des casques bleus [...]"

Lire l'article en entier sur LynxTogo.info

La Côte d'Ivoire depuis le 11 avril. Un site gabonais témoigne




(Voir aussi le reportage sur SOS Droits humains en Côte d'Ivoire)



Sur La Voix du peuple gabonais :


Côte d’Ivoire : Quand Ouattara viole impunément les droits de l’homme et du droit international



Quels sont les droits des personnes détenues par les les force rebelles de Alassane Ouattara? Quelle est la légalité de leur détention ? Faut-il s’interroger sur un développement des conventions de Genève et une évolution du droit international ?

Depuis un moment, plusieurs organisations de droit de l’homme dénoncent les violations flagrantes des droits de l’homme concernant les proches du Président Laurent Gbagbo par les forces de Ouattara.

Les différents rapports sont cependant presque exclusivement focalisés sur les tueries et épurations ethniques qui ont cour dans le pays. Très peu mentionnent les personnes détenues arbitrairement dans des coins et rcoins du pays.

Nous avons à plusieurs reprises déjà attiré l’attention des uns et des autres sur les conditions absolument inhumaines et dégradantes de ces prisonniers de fortune dont personne ne sait les raisons exactes de leur détention.

Nous avons mené des enquêtes sur cette situation incroyable dont personne ne veut parler. [...]


Lire l'article en entier sur La Voix du peuple gabonais.

dimanche 29 mai 2011

Cinq organisations appellent "à l`arrêt des exactions" des FRCI en cours en Côte d`Ivoire

Alors que le pouvoir en place en Côte d'Ivoire depuis le coup d'Etat du 11 Avril multiplie sur les ondes internationales, par la bouche de son premier représentant A.D. Ouattara, les propos lénifiants. Alors que juge et partie, ce même Ouattara menace le Président Gbagbo et ses collaborateurs des foudres de la justice aux mains de ce même nouveau pouvoir, les exactions des sbires de ce même nouveau pouvoir se poursuivent, dénoncées à présent par plusieurs "médecins après la mort" :


"Ouattara au G8: des associations appellent à la fin des exactions en Côte d`Ivoire"

"[...] Cinq organisations (ACAT France, CCFD-Terre Solidaire, Defap (service protestant de mission), Ligue des droits de l`Homme, CGT) ont appelé mercredi "à l`arrêt des exactions" en Côte d`Ivoire, alors que le président Alassane Ouattara [était] jeudi et vendredi au sommet du G8 à Deauville.

"[...] Des civils continuent d`être victimes d`exactions commises par des hommes en armes dans plusieurs régions du pays", dénoncent ces organisations dans un communiqué commun.

"Nombre de ces exactions sont perpétrées par des hommes se réclamant des Forces Républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI)" d`Alassane Ouattara, affirment-elles, citant le cas de femmes violées ou mises à nu publiquement à Abidjan, "des civils tués", des sympathisants du Front Populaire Ivoirien (FPI) ou des présumés miliciens pro-Gbagbo "exécutés sommairement".

Dans l`ouest, le sud-ouest et le sud-est du pays, notamment à Duékoué et Guiglo, "les populations locales hésitent à rentrer chez elles" par "peur pour leur vie", tout comme "dans des localités favorables à Laurent Gbagbo (Akoupé, Guibéroua)", où "des enlèvements et des menaces d`exécution ont fait fuir une partie des populations".

De plus, après l`arrestation de Laurent Gbagbo, "de nombreux cadres du FPI, des syndicalistes ou des responsables d`organisations proches du FPI, ont été arrêtés sans que les charges retenues contre eux, le lieu et les conditions de leur détention soient connus", dénoncent les organisations. [...]"

La dépêche Afp en entier ici.

samedi 28 mai 2011

La France Recolonise la Côte d'Ivoire - FRCI

"Ouattara investi, Sarkozy veut reconquérir le pré carré"


Extraits d'un article de Rosa Moussaoui sur L'Humanité :

"Yamoussoukro 
(Côte d’Ivoire), envoyée spéciale.Yamoussoukro s’est parée d’orange, samedi, pour célébrer l’investiture d’Alassane Dramane Ouattara. Une aubaine pour un célèbre opérateur de téléphonie, dont les tee-shirts publicitaires ressemblaient à s’y méprendre à ceux des sympathisants du nouveau président ivoirien, frappés du slogan « ADO solutions ». Un concurrent d’Orange n’était pas en reste, déclinant en kakémonos verts les mots d’ordre d’« ADO » : « paix », « respect », « réconciliation ». Comme un avant-goût du « libéralisme à visage humain » promis par l’ex-numéro 2 du FMI. [...]


les autres invités français : Bouygues, Bolloré...

Seuls une vingtaine de chefs d’État africains ont fait le déplacement pour célébrer « la victoire de la démocratie » en Côte d’Ivoire, après six mois d’une sanglante crise postélectorale. Parmi eux, des démocrates de marque comme Blaise Compaoré, Paul Biya, Ali Bongo ou Faure Gnassingbé. Grand absent, Jacob Zuma s’est fait représenté par son vice-président. Il y a là, aussi, le président nigérian, Goodluck Jonathan, dont le pays est déchiré depuis plusieurs semaines par des émeutes postélectorales meurtrières. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, est de la cérémonie. Mais l’accueil le plus chaleureux, c’est à son ami de vingt ans, Nicolas Sarkozy, qu’Alassane Ouattara l’a réservé. [...]

Parmi les invités se pressaient d’autres amis français : Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Michel Roussin (Veolia) ou encore Alexandre Vilgrain, le président du Cian, le Conseil français des investisseurs en Afrique. Convié, DSK n’a pas pu honorer l’invitation pour les raisons que l’on sait.

Lire l'article en entier sur L'Humanité.


Et... Pendant et après la fête, les massacres continuent  : "« Les conclusions [d'Amnesty international] sont accablantes. Elles font état de graves violations et atteintes des droits humains, de violations graves du droit humanitaire, de crimes de guerre et, dans certains cas, de crimes contre l’humanité », annonce déjà l’ONG, qui évoque aussi des violences sexuelles. Selon Amnesty, « la situation reste extrêmement préoccupante », les partisans avérés ou supposés de Laurent Gbagbo faisant toujours l’objet de « harcèlements et de violations graves de leurs droits humains, notamment dans l’ouest ». « Sans justice ni réparations pour les victimes d’aujourd’hui comme d’hier, les appels à la réconciliation lancés par le président Ouattara resteront lettre morte [...]"

Et Tron ?

Est-ce Tron ?




Ou bien ?





Faut-il que ce soit elle qui dise la vérité ?! Ses quatre vérités :

- Tron...

- Ouattara : "Alassane Ouattara doit être jugé pour ses crimes en Côte d'Ivoire".

- La Lybie : assassinats d'enfants par bombardements français.

- Le G8, qu'en attendre ? "Rien" !

vendredi 27 mai 2011

Arsene Dogba: Ouattara se trouve à la tête d'un pays ruiné par lui-même

Lynx.info : Comment le politologue que vous êtes décrit la Côte d’Ivoire actuelle ?

Arsène DOGBA (Photo) : La Côte d’Ivoire peut simplement être décrite comme un Etat en totale déconfiture, un état défaillant. Arrivez en Côte d’Ivoire et vous verrez qu’aucune institution ne fonctionne véritablement là-bas. Pas même le pouvoir exécutif. L’Etat ne peut même plus assurer son devoir régalien qui consiste, entre autres, à veiller sur la sécurité des biens et des personnes vivants en Côte d’Ivoire. Au plan international, le pays a cédé sa souveraineté, à tant qu’Etat indépendant, à plusieurs entités institutionnelles (Union Européenne, USA, Union Africaine) à plusieurs multinationales (Bouygues, Bolloré, Cargill, Total, etc...). Bref à l’assemble de la communauté internationale (ONU), y compris la CEDEAO. Cela me semble un cas isolé dans la vie des états modernes. Surtout en ce qui concerne les relations entre les états indépendants dans ce nouveau contexte de mondialisation.

La carte politique avec le front entre Houphouetistes, voit l’arrivée des FN de Guillaume Soro. C’est une opportunité ou une aubaine pour Alassane Ouattara ?

Opportunité ou aubaine, c’est Alassane seul qui sait ce que l’arrivée prochaine des Forces Nouvelles sur la scène politique représentera pour son parti, le RDR ou pour la coalition des Houphouetistes, le RHDP. Pour moi, les dirigeants de ce mouvement rebelle (ce n’est pas encore un parti politique) gagneraient à le dissoudre le plus tôt possible pour éviter qu’il réveille davantage les souvenirs des atrocités commises depuis 2002. Mais, si les « Forces Nouvelles » devaient se muer en parti politique légalement constitué, avec Soro Guillaume en tête, M. Alassane perdrait un allié de taille d’autant que Soro lui a servi de marche-pied dans sa longue marche vers le coup d’Etat du 11 Avril 2011 qui l’a porté au pouvoir.

Prenons les chiffres de la communauté internationale, avec 46% qui ont voté pour Laurent Gbagbo. Comment expliquez-vous qu’Alassane Ouattara semble en faire fi ?

L’agenda réel d’Alassane Ouattara me semble être autre que celui de gérer autrement la Côte d’Ivoire pour le bonheur des populations ivoiriennes. Sinon, comment comprendre qu’après l’arrestation du Président Gbagbo, le 11 Avril 2011, par les forces spéciales Françaises et sa mise en résidence surveillée dans un endroit tenu secret, la chasse aux militants, aux cadres de LMP  et aux Bétés, l’ethnie de Gbagbo, continue. Je pense que l’agenda caché d’Alassane était de se venger des ivoiriens qui lui auraient dénié la nationalité ivoirienne. Pour vivre aujourd’hui sans crainte en Cote d’Ivoire qui compte 60 ethnies, il faut être Dioula (son ethnie) ou Baoulé (l’ethnie de Bédié).

Pour revenir au fond de  votre question, je vous ramène à la carte électorale du premier tour de la présidentielle.  Parce que les résultats représentés sur cette carte indiquent clairement la force politique de chacun des trois principaux leaders ivoiriens, notamment, Gbagbo, Bédié et Alassane. Cette carte électorale nous indique que la zone d’influence de Laurent Gbagbo part du grand Ouest (Biankouma) jusqu’au Nord-est (Tehini), aux portes de Kong, la ville d’origine d’Alassane. De l’Ouest à l’Est,  cette zone d’influence LMP couvre tout le grand sud à l’exception des régions des lacs et du N’zi Comoé. Sur les 19 régions de la Cote d’Ivoire, le président Gbagbo l'a remporté dans 11 régions, ce qui représente 57.89 % du territoire national alors qu’Alassane ne l’a remporté que dans seulement 06 régions localisés dans la zone Nord sous contrôle rebelles. Ce qui représente 31.57 % du territoire. Si nous considérons les faux résultats du second tour certifiés par l’ONU, le candidat Gbagbo a obtenu à lui tout seul 2.107.055 voix soit 45,9 % des votes tandis que les 2.483.164 voix soit 54,1 % du faux gagnant, Alassane, constituent la somme des voix transférées du PDCI (3eme au 1er Tour), de l’UDPCI (4eme) et du PIT à son parti, le RDR.

Au regard de ces résultats, il n’est pas faux d’affirmer que le président Gbagbo est le leader politique le plus populaire de Côte d’Ivoire. Cette popularité a même été renforcée par la barbarie du 11 Avril dernier, les tueries et les pillages des forces de M. Ouattara. [...]

Lire la suite ici : http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-3820.html

mercredi 25 mai 2011

Amnesty sur l’épuration ethnique en Côte d'Ivoire

Non sans tenter de renvoyer tout le monde dos-à-dos, Amnesty rend compte de l’épuration ethnique que perpètrent en Côte d’Ivoire les "FRCI" de Ouattara (ça c'est spécifique, et ce n'est pas diffamatoire : c'est Amnesty qui le signale !) dès la page de garde son rapport : "ils ont regardé sa carte d'identité et l'ont abattu"...


... Avec de sérieuses questions sur le rôle de la France. Voir l'article sur le blog de Théophile Kouamouo : "Le rapport d'Amnesty International relance la polémique sur le rôle de la France dans l'arrestation de Laurent Gbagbo"

mardi 24 mai 2011

You're under arrest

Enfin... Dans le meilleur des cas, celui où il y a encore des droits !



Miles Davis - "One Phone Call - Street Scenes"
album - You're under arrest

Nouveau site : SOS Droits Humains en Cote d'Ivoire


À visiter ici :

lundi 23 mai 2011

"Quater repetita" censuré, parti en 404

Pour info, Quater repetita vient de partir en 404, viré de blogs.nouvelobs.com...

Mais tout est là : http://unevingtaine.blogspot.com/

Pour tracter...

"Une bourriche" / 1 (viré du "trac")


Pour la petite histoire : la "404" est passée alors que je répondais à un commentateur m'invitant à pratiquer la moderation et à virer les commentaires qui n'ont pour argumentation que l'insulte. Ma réponse : je n'utilise pas les méthodes de leurs mentors, qui n'ont qu'insulte ou censure comme arguments...



PS : j'ai reçu ce mail du Nobs :

Bonjour,
Ce mail pour vous avertir que nous avons supprimé votre blog "Une bourriche" qui viole la charte du Nouvel Observateur pour au moins deux raisons :
- publication de propos diffamatoires, notamment à l'égard d'Alassane Ouattara
- publication d'articles dans leur intégralité, sans respect des droits d'auteur.
Signé A.


Réponse :

Ah bon ?

- Propos diffamatoires ? Lesquels ???? (*)
- Je n'ai publié d'articles dans leur intégralité qu'avec l'aval des auteurs (qui sont parfois sans support pour cause de censure de leur support papier - par ex. le journal Le Temps - hébergé ici : http://ci.telediaspora.net/fr/plus.asp?idmedia=34 ; ou Le Nouveau Courrier - blog ici : http://lenouveaucourrier.ivoire-blog.com/), sans quoi j'ai toujours pris soin de n'en publier qu'une partie, à titre d'intro, en renvoyant à la source deux fois : en entrée et en fin de post. Il n'y a a eu aucune plainte ! Et pour cause : les auteurs, censurés ailleurs, en ces temps où la liberté de la presse est bafouée, ne sont pas fâchés de se voit répercutés ! L'Obs le leur refuse, donc...

On peut verifier tout cela ici : http://unevingtaine.blogspot.com/ et là : http://unevingtaine.wordpress.com/

En tout cas, merci pour le mail : je n'ai pas toujours eu autant d'égard lors de mes censures précédentes sur Nobs.

(*) Je n'ai écrit que ce qui repose sur des faits (relatés aussi par Nobs ! / récemment sur Duékoué). On ne peut pas toujours en dire autant de Nobs, à qui il est arrivé de relayer ce pour quoi Le Monde (entre autres) a été condamné pour... diffamation par la justice française : http://unevingtaine.blogspot.com/2011/05/cote-divoire-comment-en-est-on-arrive.html

"Coups d’Etat sanglants – « Une nouvelle politique africaine » de la France"



Le Temps - 22/05/2011
"Pour justifier le coup d’Etat sanglant qu’il a ordonné le 11 avril 2011 à la force française à Abidjan, la Licorne, contre le Président Laurent Gbagbo, Nicolas Sarkozy vient de déclarer au 43e Bima à Port-Bouet, que cet acte s’inscrit dans la nouvelle politique africaine de la France. Il soutient, avoir agi contre un hold-up électoral, de Gbagbo, et que contrairement à ce qu’il avait promis, la France maintiendra sa base militaire en Côte d’Ivoire. Et d’ailleurs il a rédigé un nouvel accord de coopération, entre –on le comprend- la France et la Côte d’Ivoire, sur ce sujet.

C’est donc clair, Alassane Ouattara installé au pouvoir, le Président français Nicolas Sarkozy établit une coopération néocoloniale avec la Côte d’Ivoire. Et cette relation où le numéro 1 français mène le jeu, traduit bien le lapsus de « Tantie », Mme Henriette Dagri Diabaté, Grande Chancelière, qui, dans son discours s’adressant à Ouattara a dit « Monsieur le Préfet » en lieu et place de « Monsieur le Président » avant de se ressaisir.

Dans la pratique de la Françafrique que représente aujourd’hui Alassane Dramane Ouattara en Côte d’Ivoire, les coups d’Etat, les guerres civiles et autres méthodes de déstabilisation des régimes non aux ordres, étaient la tradition. Mais c’est la première fois que la France monte au créneau, et qu’avec ses soldats, au vu et au su du monde entier, en collaboration avec l’Onu, elle prend fait et cause pour un candidat – son candidat- et bombarde aux missiles la résidence de son adversaire, avec des milliers de morts et le renverse. L’image est ancrée. Gbagbo étant renversé, Sarkozy peut renverser la vérité électorale ivoirienne. N’est-ce pas d’ailleurs, parce qu’il a inversé les résultats du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, que nous en sommes là ? N’est-ce pas parce qu’il a organisé le hold-up électoral pour que, coûte que coûte, son ami Ouattara soit au pouvoir afin de lui livrer ce pays, qu’il a été ovationné le 21 mai 2011 à l’investiture, par une meute de burkinabé déversée à Yamoussoukro à cet effet ? Qui de Ouattara et de Gbagbo a fait un hold-up électoral ?

Lorsqu’on est vainqueur d’une guerre, on peut accuser à loisir le vaincu de tous les maux. Gbagbo est donc accusé grâce aux bombardiers et autres Mi-24 de la Licorne et de l’Onu. Et tous étaient pour célébrer leur exploit, leur coup d’Etat collectif. En annonçant que c’est la nouvelle politique africaine de la France, Sarkozy annonce la brutalité officielle qu’il préconise désormais contre tous les régimes francophones friands d’autonomie vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale. On le sait, pour aller à une élection et espérer la gagner sans être bombardé ensuite, il faut au préalable avoir la caution de l’Elysée, donc avoir accepté de donner au moins 80 % des richesses du pays. C’est dans cette veine que le va-t-en guerre de Paris, maintient la base de la force française en Côte d’Ivoire. Qui jouera les gendarmes et veillera sur les intérêts français dans la sous région.

Ouattara est heureux du soutien de la France et de la perpétuation de la présence de sa force en Côte d’Ivoire pour le maintenir au pouvoir. Mais pour un leader ambitieux pour son pays, soucieux de son développement réel, il y a un piège à cette dépendance à l’armée de l’ancienne puissance coloniale. Alassane Ouattara doit se ressaisir. Aujourd’hui, les pays émergeants, qui sont considérés dans les grands rendez-vous de la planète, sont ceux qui ont une armée forte, une puissance de feu remarquable, avec une arme nucléaire. Or, la stratégie de la France est d’empêcher nos pays de grandir, de posséder une armée puissante comme la sienne et une arme nucléaire pouvant consacrer notre indépendance vis-à-vis tous. Elle a commencé cette campagne de manipulation en faisant croire que Laurent Gbagbo a dilapidé l’argent du pays en achetant des armes qui ne servent rien, sinon à tuer ses compatriotes. Et des nigauds, endoctrinés, se plaisent à s’indigner de découvrir des armes dans la résidence du chef de l’Etat, après sa capture. Mais le paradoxe, c’est que les mêmes sont fiers que la France, qui n’est pas leur pays, soit surarmée au point d’exporter la violence avec ses armes pour les délivrer. Ils ne se posent même pas la question de savoir pourquoi la France aurait-elle le droit d’être aussi surarmée, elle, et non leur pays.

Quand leur pays, sans compter sur des mercenaires et des équipements de guerre étrangers, pourra, avec sa propre armée équipée, mater une rébellion comme celle commencée en 2002 jusqu’à la prise de pouvoir par Alassane ? Si un chef d’Etat n’a pas le droit d’armer son armée, avec quoi doit-il assurer la sécurité des biens et des personnes ? Avec quoi va-t-il protéger l’intégrité du territoire comme le lui demande la Constitution ? Avec quoi ? Compter sur la France ? Mais sur qui compte la France pour se défendre en dehors des guerres mondiales ? La France tue en Libye, elle tue en Côte d’Ivoire. Et ce, parce qu’elle est armée et surarmée. Cette France-là, pour conserver sa position de gendarme, de prédateur et de force néocoloniale, imposera toujours son assistance militaire à la Côte d’Ivoire qui ne doit pas être comme elle, au rang des grands tels l’Afrique du Sud et autres. Car si la Licorne aide Ouattara à s’éterniser au pouvoir, à frauder dans toutes les élections, et à donner le maximum de richesses à la France et d’emplois aux Français chômeurs, quel besoin aura-t-il pour développer l’armée ivoirienne et la recherche sur l’armement et même le nucléaire ? La défense ivoirienne restera marginale, à la merci des armées voisines et de la force française. Elle ne grandira jamais pour ne pas devenir redoutable et permettre la rupture du cordon « ombilical » avec la France.

Sarkozy a averti : il matera ouvertement tous les régimes francophones qui ne sont pas prêts à lui livrer leur pays. Sinon la tradition de la Françafrique continue. Il appartient aux Africains d’y trouver la solution radicale."




Néocolonialisme - Le sens d’une investiture…
Lu dans Le Temps - 22/05/2011 :

"Samedi 21 mai dès le matin, toute la ville de Yamoussoukro et même certaines villes ivoiriennes, sont parées aux couleurs nationales. A Abobo par exemple, le grand rond point de la mairie a été érigé en place de joie : écran géant, énormes hauts parleurs pour suivre la cérémonie en direct. A Yopougon, commune martyre s’il en est, c’était par petits mais nombreux groupes avec hauts parleurs et écrans géants. Personne ne veut rater l’événement. Même les deux ponts d’Abidjan ont été parés aux couleurs nationales. L’investiture devient un peu comme la a célébration de la Fête nationale. Pour cause, tous les supporters du nouveau Président, dans les médias, parlent de « libération du pays ». Le plateau des invités est impressionnant : vingt Présidents et Chefs d’Etat dont le Président Sarkozy. « C'est important d'être ici, c'est un symbole pour la démocratie », a dit M. Sarkozy à M. Ouattara qui lui a glissé: « Vous avez vu, tout le monde a dit « merci Sarko », après qu'ils aient serré la main de jeunes supporteurs du président ivoirien » rapporte un journal en ligne. M. Ouattara a besoin de rassurer son mentor. Un vrai lèche bottes !

C’est vrai que la cérémonie et la présence du Président français sont symboliques. Mais pas pour la démocratie qu’il a assassinée depuis longtemps. La résistance des Ivoiriens a en réalité donné de voir le plus long coup d’Etat du monde. La symbolique de sa présence repose donc sur la satisfaction de voir qu’il a enfin terminé le sa le boulot et que son poulain qui lui sera redevable à vie, va prendre les rennes de ce petit pays, sous développé mais, oh ! combien riche. Dans l’intérêt de la France. Il n’y a d’autre symbolique, que le message que cette cérémonie envoie aux autres colonies françaises dont la plupart des Présidents était de la fête. A bon entendeur salut pourrait en être un résumé. Gare à celui qui voudra tenter « l’aventure » de Gbagbo. Ils étaient là pour dire leur plein accord avec les méthodes fascistes de la France qui n’a pas l’intention de devenir la colonie de ses colonies. Elle ne les a d’ailleurs jamais lâchées, et n’a pas l’intention de le faire.

Un dernier sens à cette loufoquerie, est que désormais dans nos pays, seule compte la voix de « la Communauté Internationale ».

Si nous voulons qu’elle nous suive dans les choix de nos dirigeants, ceux-ci devront être conformes à SA volonté. La gouvernance mondiale pose ainsi la conduite à tenir pour les petits pays. Combien de temps devront nous attendre encore, avant de prendre nos destins en mains, en tant que membres à part entière de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ? Ce que les Ivoiriens ont fait sous la houlette du Président Gbagbo ne se perdra pas dans les sous sols de l’Histoire…"


Une correspondance particulière de
El Professor

« Monsieur le Préfet… »

... C'est en ces termes que, dans un superbe lapsus, Madame Diabaté, Grande Chancelière d'Alassane Ouattara, a investi samedi celui que les médias de son ami le président français appellent "son homologue"...


Lu dans  Le Temps,

"Fantastique Henriette Dagri Diabaté ! Cette dame, c’est la toute nouvelle Grande Chancelière de la République de Côte d’Ivoire. Nommée par Dr Alassane Dramane Ouattara. Lors de la cérémonie d’investiture de ce dernier, à Yamoussoukro, le 21 mai 2011, devant le parterre de personnalités venues du monde entier, elle a fait parler son subconscient. On la sentait imbibée de joie. La joie de ses nouvelles fonctions. Première femme Grande Chancelière de notre pays. Comme une petite fille grisée par la folie d’un présent inespéré, elle vit sa joie devant un Nicolas Sarkozy tout aussi heureux d’avoir réussi son affaire. Et elle loue son bienfaiteur, Alassane Ouattara. Mais dans son discours de louange, visant à lui mettre la grande Croix, Dagri Diabaté sort ce que le monde entier sait, mais que Ouattara ne veut pas entendre sur son compte. Elle dit : « Monsieur le Préfet… » là où il faut dire « Monsieur le Président… » Et cela, de son intelligible voix épanouie par la grâce de la charge de Grande Chancelière. Le lapsus a retenti. Il est bien remarquable. Bien remarqué et retenu. Aléa du direct. Voilà ! Mais elle s’est ressaisie pour dire « Monsieur le Président… » et continuer sa cérémonie. Dagri la Grande Chancelière était pimpante. Qui est Préfet ? Préfet de quel pays ? Nommé par quel chef d’Etat ? Toutes ces questions avaient leurs réponses dans la salle. Ado la regarde, persuadé qu’elle est émue. La France a envahi Yamoussoukro et la salle avec ses hommes politiques et ses soldats. Sarko est là, l’œil paternel. Qui encore serait utile à la remise en place de la colonisation ? Personne. Henriette Dagri Diabaté a donc fait exploser le lapsus : « Monsieur le Préfet… » Quelqu’un d’autre l’aurait dit qu’il aurait essuyé le feu de Monsieur le Président Ouattara. Mais c’est sa « Tantie » elle-même qui le rappelle, devant le monde entier, face aux caméras venues de partout. « Monsieur le Préfet… » ! Tci, cette télévision pour la propagande de Ouattara peut effacer le lapsus de « Tantie ». France 24 peut le biffer. Mais les autres télévisions du monde, qui l’on capté en direct, ainsi que tous ceux qui ont enregistré la cérémonie conserve le sacré lapsus. Henriette Dagri Diabaté  a été trahie par sa langue. Aurait-elle déjà discuté en privé de ce sujet  avec des proches ? Que Ouattara faisait vraiment «le Préfet… » ou que ses détracteurs le prenaient pour un « Préfet » ? Comment cela a-t-il pu sortir de sa bouche avec autant de justesse ? « Monsieur le Préfet… » Et dire que Ouattara a voulu faire la peau à des journalistes pour cette appellation passée désormais dans le domaine public ! Mais « Tantie » Dagri Diabaté  l’a prononcé sans que le toit de la Fondation Houphouët-Boigny ne tombe sur la tête des invités de la cérémonie d’investiture du Dr Alassane Ouattara. Le débat est donc clos. Puisque le terme est « désacralisé »."


Germain Séhoué dans Le Temps


Désormais...

"La messe est finie. L’investiture d’Alassane Ouattara a eu lieu. Comme prévu. A Yamoussoukro. Ce 21 mai 2011. Devant tous. Nicolas Sarkozy. Le père du coup d’Etat du 11 avril 2011. Toutes les figures de la Françafrique. L’ensemble de la coterie. [...]

Tout était mensonge. Les paroles de Youssouf Bakayoko au Golf Hôtel, donnant Ado vainqueur. La maudite certification de Young Jin Choi. La partition de la Cedeao. De l’Uemoa. De l’Ua. Les tueries des civils à Duékoué, banalisées. De la lettre de Ban-Ki Moon à Sarko. Du bombardement de la Licorne sur la résidence de Gbagbo. La capture de Gbagbo attribuée aux Frci. Le massacre caché des opposants. Des populations civiles. L’assassinat de IB. Les charniers. Le revirement du Conseil constitutionnel. L’onction républicaine du coup d’Etat par la prestation de serment. L’investiture festive. La réconciliation sans la France, l’Onu et le Burkina. Le rôle des médias. Tout est mensonge. Tout est tronqué. Tout repose sur du faux. Ils le savent. La comédie finie, on verra."

Lire l'article de Germain Séhoué dans Le Temps

La résistance internationale pour la Côte d’Ivoire s'amplifie

C'était samedi 21 à Paris - des manifestants de plus en plus nombreux (cf. vidéo ci-dessous) :

"Aux cris de « libérez l’Afrique, libérez la Côte d’Ivoire, libérez Gbagbo, Côte d’Ivoire pillée, Sarkozy voleur, Sarkozy assassin » etc., les manifestants se sont regroupés devant l’Opéra Bastille à Paris où ils dansaient sur des musiques ivoiriennes, a constaté un journaliste d’AfriScoop.

Dans la foule où flottaient plusieurs drapeaux de pays africains et des photographies de Laurent et Simone Gbagbo, des pancartes et des banderoles proclamaient : « La françafrique est responsable de la misère, maladie, coup d’Etat et guerre civile en Afrique », « La communauté africaine de France soutient le président légal et légitime Laurent Gbagbo », etc.

« Nous sommes ici pour dire non à l’impérialisme français en Afrique après 50 ans d’indépendances et pour dénoncer l’investiture du sous-préfet de la France (Alassane Ouattara, ndrl) (…), la Côte d’ivoire est en train de redevenir une colonie française et on ne se laissera pas faire », a déclaré a AfriScoop Stéphane Kouakou, un manifestant.

Alassane Ouattara, 69 ans, a été officiellement investi président de la République de Côte d’Ivoire, samedi à Yamoussoukro (centre, 230 km d’Abidjan), après six mois de crise post-électorale au terme de laquelle survient la « consécration » de seize années de son combat politique.

Depuis plusieurs semaines les manifestations pro-Gbagbo se sont multipliées à Paris et dans d’autres villes d’Europe pour dénoncer « l’ingérence occidentale » en Côte d’Ivoire et pour exiger la libération du président sortant Laurent Gbagbo arrêté le 11 avril dernier par les forces pro-Ouattara appuyées par des Casques bleus de l’ONU et la force française Licorne, permettant à Ouattara de prendre les « commandes » du pays." (cf. ici.)



"“Nous dénonçons le caractère de cette investiture qui est pour nous une comédie. Nous ne nous reconnaissons pas dans cette investiture et nous voulons témoigner notre soutien à Laurent Gabgbo que nous considérons toujours comme notre président”, a affirmé à l’AFP Zap Krasso, président de Génération patriotes de France, l’une des associations représentée lors de ce rassemblement.

“C’est une mascarade derrière laquelle se cache la France”, a-t-il ajouté." (Cf. ici.)

dimanche 22 mai 2011

La nuit s'est épaissie

Voir les chefs d'Etat présents samedi à Yamoussoukro à la cérémonie d'investiture d'Alassane Ouattara...

"Seul chef d'Etat occidental à participer à cette cérémonie autour d' 'UNE VINGTAINE' de ses pairs africains et du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon : Sarkozy" (Cit. "Libé" ici).


Le gratin des dictateurs... Sur le dos de "Gbagbo, humilié, abaissé au nom d'une foi qui permet d'encaisser tous les coups sans riposter, de croire que l'ennemi est un ami en devenir, que la prière et la non intervention face à la menace vont transformer l'ennemi ! Oui la faute de Gbagbo a été de croire en l'homme, en sa bonté première; de croire aux paroles données, surtout à des occidentaux qui ont semble-t-il la même foi, les mêmes valeurs!"

La nuit s'est épaissie. Le signal est fort : on sait désormais que le nouvel ordre mondial ne supporte pas les velléités d’élections démocratiques et transparentes. La Côte d'Ivoire s'avance dans la nuit des futures "élections" annoncées avant lesquelles on aura pris soin d’éliminer les opposants réels et leurs électeurs potentiels... Les massacres sont en cours, ne prenant même pas le soin de cesser pendant l'investiture.

La nuit s'est épaissie. La preuve par les noms des chefs d'Etat présents :


- Nicolas Sarkozy (France)

(Et bien sûr Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies).


Pour les autres, c'est édifiant - le gratin des dictatures et des aplatis que vient de rejoindre la Côte d’Ivoire :

- Blaise Compaoré (Burkina Faso)

- Abdoulaye Wade (Sénégal)

- Ali Bongo (Gabon)

- Denis Sassou Nguesso (Congo)

- Paul Biya (Cameroun)

- Idriss Deby (Tchad)

- Faure Gnassingbé (Togo)

- Mahamadou Issoufou (Niger)

- Alpha Condé (Guinée)

- Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie)

- Ellen Johnson Sirleaf (Liberia)

- Ernest Koroma (Sierra Leone)

- Amadou Toumani Touré (Mali)

- John Atta-Mills (Ghana)

- Boni Yayi (Bénin)

- Malam Bacaï Sanha (Guinée-Bissau)

(Et bien sûr les représentants de la Cédéao et de l'UA : Goodluck Jonathan - Nigeria -, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest - Cédéao - ; Teodoro Obiang Nguema - Guinée équatoriale -, président de l'Union africaine - UA)...



Pendant ce temps...

Cérémonie d’investiture d’Alassane Ouattara : Sarkozy, seul dirigeant occidental à y assister. Le président français annonce que les troupes françaises resteront en Côte d'Ivoire...

Sécurité
Aux dernières nouvelles, M. Koudou Obadou, sous directeur à l'ENS a été transporté par les FRCI au camp militaire d'Abobo où il est actuellement avec 2 autres universitaires enlevés aussi par les FRCI sans raison officielle.

Insécurité
Le proviseur du lycée Jean-Piagé de la Riviera (non loin de la petite mosquée), a été enlevé par 4 personnes en armes ce vendredi 20 mai 2011!

Mahan Gahe Basile, sg de la centrale syndicale Dignité, enlevé il y a quelques jours par les FRCI de Ouattara, pour une destination inconnue selon ses proches (21/05).

Le chef du village de Wagana (ex-Hermankono Dies), département de Guitry, André Gbogou et son fils, battus a sang le 19/05 et laisses pour mort par les FRCI de Ouattara (21/05).

M. Koudou Obadou, sous directeur de l'ENS, kidnappé a son domicile par les FRCI le 20 mai au matin pour une destination inconnue, selon sa famille (21/05).

Les villages Zikisso (villages de Belilie, Nassalilie, Tagrolilie) pilles et incendies jeudi 19/05 par les FRCI de Ouattara. Les villageois en fuite dans la forêt (20/05).

Le général ble Bruno, ex-commandant de la garde républicaine du Président Gbagbo, capturé par les FRCI, aurait réussi a s’enfuir il y a quelques jours, selon I-télé ( 19/05).

La liste de tous les jeunes enrôlés pour défendre la patrie aux mains des FRCI !

Et toujours, la séquestration arbitraire du président Gbagbo, de ses proches et de ceux des responsables de l’opposition qui n'ont pas été assassinés, pour un "procès" sans motif d’inculpation et dont les "auditions", menées par des acolytes du nouvel investi, ont commencé sans avocats !

A part cela tout va bien, les Ivoiriens étaient heureux d'acclamer leur nouveau président, joie, réconciliation ! Ils était si heureux que pour les assister on a fait venir par cars entiers des Burkinabés pour étoffer les rangs et augmenter la joie ! A quelques kilomètres de là s'entassent les 30 000 réfugiés de la mission catholique à Duékoué, et tous les autres dispersés dans la nature, qui n'ont plus rien, ni maison, ni terre, les Wé ont vu leurs récoltes de cacao faites par les acolytes de Ouattara, qui ont brulé le village et chassé leurs habitants pour une cueillette plus tranquille!
Ce fut une belle journée [...]"

samedi 21 mai 2011

Une ombre sur la farce médiatique d'une investiture bananière

"Les assassins reviennent toujours sur les lieux de leurs crimes.


Le 31 mars dernier, était assassiné dans un hôtel de Yamoussoukro le Français Philippe Rémond, professeur agrégé des Sciences industrielles à l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, Philippe rémondprésident des ressortissants européens pour la Côte d’Ivoire. Cet ami personnel de Laurent Gbagbo déclarait ouvertement son soutien au projet de création d'une monnaie ivoirienne, devant aboutir, à terme, à la disparition du franc CFA dans toutes les anciennes colonies françaises de l'Afrique de l'Ouest

"L’homme persiste et signe : la France et l’Onu sont dans l’arbitraire !", pouvait-on lire sur le site d'Abidjan.net le 17 janvier dernier, et ce malgré les menaces de toutes sortes dont il était l'objet depuis sa dénonciation, sur le plateau de “Raison d’État’’ (voir ici), du complot de la France contre la Côte d’Ivoire et son Président Laurent Gbagbo.

"(…) Philippe Rémond, se sachant en danger, avait quitté son domicile et s'était caché à l'hôtel, malheureusement ceux qui en voulaient à sa vie l'ont retrouvé !... (…) je dénonce avec la plus grande énergie les "barbouzes français" qui ont dans un premier temps cherché à attribuer sa mort à des forces loyales à Laurent Gbagbo afin d'instrumentaliser la mort d'un Français pour galvaniser l'opinion publique française contre le président Gbagbo, ce qui aurait été une trahison des plus cyniques de cet homme courageux jusque dans la mort (…)", écrivait le 3 avril un de ses collègues dans l'hommage qu'il lui consacre.

Une chose est certaine : [...] à Yamoussoukro, les meurtriers de Philippe Rémond seront là, dans la tribune et mêlés à la foule.

Alors, s'il est une ombre dont la menace planera sur la farce médiatique d'une investiture toute bananière, c'est bien celle de ce martyr de la France barbouzarde aux mains encore dégoulinantes du sang de ses innombrables victimes.

Doublement réduite au silence, par la violence meurtrière des parrains qui nous gouvernent et par leur inépuisable malice à mentir et à dissimuler, avec la précieuse collaboration de leurs courtisans dans les médias, la voix de ce témoin-là retentira comme le tonnerre muet des terribles règlements de comptes à venir.

Cette voix, qui saura l'entendre, et la convertir en l'énergie d'une Résistance aussi implacable que l'amour du Cantique, "fort comme la mort ", "inflexible comme le séjour des morts", et aux "ardeurs de feu" ? [...]"

Par Eliahou Abel - lire l'article en entier sur RésistanCIsraël

À l'heure de l'investiture bananière et de sa célébration médiatique

Rompant un long silence médiatique devant la farce médiatique d'une investiture bananière, toute honte bue, le JT de 9 h 00 de France-culture verse à fond dans la propagande françafricaine, assénant sans sourciller que "les choses ont changé" en Côte d'Ivoire. Ça c'est sûr ! On est entré effectivement dans une lourde dictature (cf. ce blog plus haut et les blogs en lien) ! Mais France-culture... dit l'inverse !!! Preuve à l'appui : la collaboration bananière bat son plein... Et on se prépare plus que jamais à faire porter à Gbagbo tous les crimes de l'univers françafricain (voire au-delà)...


En attendant, lu sur RésistanCIsraël :

"À quelques heures du simulsacre !"

"[...] Le président Gbagbo a été transféré en dehors de Korhogo pour éviter les tentatives de le libérer; on fait venir des foules de burkinabè pour acclamer Ouattara  1er,  Ado-la France, dit ADOLF, en référence à l'autre, de sinistre mémoire pour les Occidentaux. Les deux Adolf ont ceci en commun, qu'ils ont précipité, hier l'Occident, aujourd’hui la Côte d'Ivoire et toute l'Afrique, dans le chaos et la ruine pour de nombreuses années; c'est pour cela que la situation est critique.

Avec l'installation du “préfet” de Côte d'ivoire, son installation par la force, au prix du sang et des larmes de milliers d’innocents, les puissances de l'axe "démocratique et républicain" Sarkozy-Obama mettent en place une dictature où les droits élémentaires sont bafoués, où les Ivoiriens -et les Africains à leur suite- ne sont que des travailleurs ”bon marché”, réquisitionnés pour faire sortir de leur pays toutes ces richesses dont l'Occident exsangue pourra continuer à se gaver sans modifier son train de vie : celui qui consiste à maintenir dans la pauvreté un nombre croissant de Français et d’Américains, tandis que les nantis se partagent des parts toujours plus grosses du gâteau !

Ce qui arrive à la Côte d'Ivoire aujourd'hui est la répétition générale du sort de tous les pays dits du tiers-monde sur lesquels l'occident à jeté son dévolu ! Et pour beaucoup d'Africains, accepter aujourd'hui passivement cette inféodation de la Côte d'Ivoire, c'est accepter toutes les mises à genoux à venir, par de vraies fausses élections; c'est l'assurance d'avoir des pouvoirs corrompus entièrement aux ordres de l'étranger; c'est accepter que toutes les richesses soient pillées et qu'aucun mieux être ne soit donné en échange si ce n'est des cacahuètes, un peu de scolarité, de santé, des plans d'urgence, bref, faire semblant pour les occidentaux d'être généreux et plein de bons plans pour aider les africains à devenir soi-disant autonomes. Avec le président Gbagbo cela en prenait le chemin, mais justement la France, qui n'a pas de pétrole mais des idées, aime les idées au point d'en revendiquer le monopole : le sol ivoirien, le sous-sol et les fonds marins regorgent de richesses, et le président Gbagbo et les ivoiriens fourmillaient d'idées, de projets; mais voilà ils pensaient si bien pouvoir se passer de la France et de l'Amérique qu’ils l’ont dit trop fort ! Et cela est intolérable pour la mentalité occidentale pourrie qui est la nôtre! Le partage, un mot qui est dans toutes les bouches, n'est en fait qu'un synonyme de pillage, pillage éhonté, sans états d'âme, refus des responsabilités, refus d'assumer tout simplement son humanité pour préférer la bestialité sous toutes ses formes , et dans ce domaine l'histoire nous a appris que "plus jamais ça" voulait dire, "attendons quelques années et remettons cela à la puissance x ! " Plus c'est gros, mieux ça passe ! C'est ce que nous devrions nous apprêter à vivre demain : l'Installation en grande pompe d'un petit dictateur qui n'est rien sans son mentor, et qui va mettre aux arrêts tout un peuple après l'avoir humilié, décapité en la personne de son souverain légitime, broyé, ensanglanté, et qui aujourd'hui ose parler de pardon, de réconciliation, de coopération ! De qui se moque-t-on?

[...]  Rejeter [sur le “dictateur” Gbagbo] tous les crimes dont la France, la Licorne et les ouattaristes sont comptables depuis des années, et singulièrement depuis ces 40 derniers jours que Gbagbo est tombé!

Gbagbo, humilié, abaissé au nom d'une foi qui permet d'encaisser tous les coups sans riposter, de croire que l'ennemi est un ami en devenir, que la prière et la non intervention face à la menace vont transformer l'ennemi ! Oui la faute de Gbagbo a été de croire en l'homme, en sa bonté première; de croire aux paroles données, surtout à des occidentaux qui ont semble-t-il la même foi, les mêmes valeurs! [...]"

Shlomit Abel - lire l'article en entier sur RésistanCIsraël

vendredi 20 mai 2011

Ce que la "communauté internationale" sarkozienne a fait, ce que Sarkozy va aller ratifier à Yamoussoukro

"Dieu seul sait combien d’Ivoiriens et de Libériens le caporal devenu dans la rébellion subitement commandant, Issiaka Ouattara alias Wattao a tué, tranché les têtes pour certains, enterré filles et femmes enceintes pour désormais enfiler le treillis de patron d’une structure respectable de l’armée ivoirienne comme le CEMA"




Lu sur lynxtogo.info :

"Le grand stratège chinois de guerre Sun Tzu nous apprend que dans «  L’art de la guerre, il n’existe pas de règles fixes. Lorsque les troupes parviennent à se placer dans une situation favorable, les lâches deviennent braves ; que la situation est désespérée et les braves deviennent des lâches ». Le schéma s’y prête en Côte d’Ivoire depuis que la France et les armées du monde ont apporté logistique et troupes sous le pavillon de l’ONUCI pour mater le président élu Laurent Gbagbo. La preuve aussi est que les Généraux Mangou, Bi Poin ou Kassareté sont depuis au garde à vous devant Shérif Ousmane, Tuo Fozié, Morou, Wattao...!

Et Dieu seul sait combien d’Ivoiriens et de Libériens le caporal devenu dans la rébellion subitement commandant, Issiaka Ouattara alias Wattao a tué, tranché les têtes pour certains, enterré filles et femmes enceintes pour désormais enfiler le treillis de patron d’une structure respectable de l’armée ivoirienne comme le CEMA. Le sourire non innocent de la canaille se lit sur son visage lors du passage des troupes par le général Philippe Mangou dans la ville de Séguéla. À côté des tueries, il est le plus riche des seigneurs de guerre de l’armée ivoirienne.

Dans sa zone de Bouaké, il avait à son compte tous les trafics d’or comme de coton sans oublier le fait qu’il avait, de concert avec Soro Guillaume et affiliés, pillé les coffres forts de la BECEAO de Bouaké. Selon le rapport d’enquête de l’ONU, Wattao retirerait près de 640 millions de francs CFA (1,45 million d'euros) de recettes annuelles dans les trafics de tout genre. L’ancien caporal est également impliqué dans la production musicale et le commerce de voitures. Avec son cousin Morou Ouattara et le commandant Hervé Pélikan Touré alias «Vétchio» à la tête du«bataillon mystique». Leur plus grand palmarès : « endeuiller des familles entières en permettant devioler la jeune fille ». De champion force brute, il est désormais devenu une menace financière au sein de la grande muette ivoirienne. L’homme peut se payer les armes de guerre dont il a besoin ; Ouattara, qui connaît la troupe semble aussi avoir hypnotisé les cancres et en avoir fait des fils chéris. Lors du mariage du second tueur Shérif Ousmane –celui qui disait que sa conscience le gênait d’avoir trop tué–, le tuteur Alassane Ouattara est allé avec sa femme au teint « claire claire » jouer au parrain et à la marraine.

Dans le caillassage de la BCEAO pour financer la rébellion, le nom de Wattao flambait de tous les couleurs en premier. D’ailleurs le compagnon Abdoulaye Traoré décrit le partage des 15 milliards. De Blaise Compaoré en passant par le patriarche de la rébellion, Alassane Ouattara, tout le monde a eu sa part. Abdoulaye Traoré, d’abord au côté des rebelles et depuis citoyen libre, raconte : « Ils ont demandé un montant. C’est comme la campagne d’Alassane Ouattara. Sa campagne, c’est l’argent de la BCEAO qui l’a financée. Voyez bien, est-ce qu’un homme, même s’il a travaillé pendant cent (100) ans, peut-il avoir l’argent de la sorte ? Comment ? Soyons clairs, soyons dans la logique, disons-nous la vérité. Il n’a jamais été Président, comment a-t-il pu avoir cet argent pour faire cette campagne qu’il a faite ? On sait d’où ça provient, on sait qu’il y a eu trois agences attaquées : Korhogo, Man, Bouaké. Et on sait les contenus qui sont partis, on sait ! Son émissaire venu chercher l’argent, on connaît ; les soldats burkinabés venus chercher aussi, on connaît ! L’immatriculation de la voiture burkinabé venue convoyer l’argent, on connaît ! Donc, qu’ils arrêtent de fatiguer le président Gbagbo. Ce sont eux mêmes qui ont pris l’argent de la BCEAO pour faire leur campagne. Nous, on a pris des morceaux. Moi, je reconnais ce que j’ai pris, mais que chacun reconnaisse ses faits ! »

Merci pour le grand banditisme Mr le président de la communauté internationale !

Le plus grand problème du président de la communauté internationale serait de se séparer de ses tueurs. Son plus grand défi serait de leur retirer la licence de tuer et de meurtrir des familles entières qu’il leur avait donnée avec le déclenchement de la rébellion du 19 septembre 2002. Mais tous les analystes sont clairs, Alassane Ouattara ne sciera pas les branches sur lesquelles il est assis. La présidente de l’association Survie et panafricaniste convaincue, Odile Biyidi ajoutait dans une interview au Lynx : «  Alassane Ouattara  a encore besoin de ses seigneurs de guerre ». Mais pour combien de temps encore ? A défaut d’une vraie armée, il a fini par baptiser une armée de trois mois d’âge "armée républicaine"... pour la plupart des analphabètes de son Grand nord.

La Côte d’Ivoire n’a jamais autant été aussi humiliée ! Le pays se trouve au plus bas du bas fond."

Camus Ali Rédacteur en chef du Lynx




A l’occasion de l’ « investiture » de Quisling ADO alias le boucher de Sindou, donnons de la voix les 20 et 21 mai pour rappeler certaines vérités :

1°) Laurent Gbagbo est le président élu donc légitime et légal de la Côte d’Ivoire. Il est illégalement détenu par des putschistes armés et soutenus par la France !!!

2°) La Côte d’Ivoire est devenue une colonie française et Quisling ADO alias le boucher de Sindou est le délégué de l’homme de la Côte d’Ivoire alias Nicolas Sarkozy !!!

3°) Quisling ADO alias le boucher de Sindou a mis en place avec la complicité du nabot-Naparte un régime liberticide et démission nationale !!!

4°) Le pouvoir soutenu par Sarkozy a commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre qui font que Quisling ADO doit être traduit devant les tribunaux !!!

5°) Rappelons toutes les exactions et crimes de la coalition "FRCI"-Licorne-ONUCI !!!

jeudi 19 mai 2011

Liberté de la presse bafouée - la désinformation peut se poursuivre et se déployer

Tandis que les "FRCI" de Ouattara poursuivent leurs exactions, pillages et tueries, le camp Ouattara, relayé par les seuls médias autorisés (et même par la presse française !) accuse la résistance pro-Gbagbo de tuer... ses propres partisans ! Il ne risque pas d'être contredit dans les kiosques !

Ci-dessous : 1) Toussaint Alain, conseiller de Gbagbo, dénonce ; 2) le blog du Nouveau Courrier, interdit de publication, met en ligne un droit de réponse.



1) Communiqué de Toussaint Alain, conseiller de Gbagbo :

Le régime de Monsieur Alassane Ouattara poursuit son décompte macabre des morts, systématiquement imputés à des prétendues “forces pro-Gbagbo”. Alors qu’elles le maintiennent en détention sans motif sérieux, les nouvelles autorités recherchent visiblement des éléments à charge contre le Président Laurent Gbagbo.

Le 9 mai 2011, un porte-parole de Monsieur Ouattara a annoncé un premier bilan de “120 personnes tuées par les miliciens et mercenaires libériens dans leur fuite vers le sud-ouest du pays”, puis un second, le 14 mai, de “220 civils tués”. La “découverte de charniers ou de fosses communes” est quasi-quotidienne.

Or, aujourd’hui, aucune source crédible et indépendante n’est venue corroborer ces allégations motivées par une double mécanique de la diabolisation du Président Laurent Gbagbo et de la falsification de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. Ces déclarations traduisent le cynisme du camp Ouattara face aux violences subies par les populations depuis le déclenchement de “l’assaut final”.

C’est une tentative de diversion au moment où l’opinion mondiale découvre, enfin, l’ampleur des massacres des civils par les combattants pro-Ouattara. Le pouvoir actuel fait régner un État de terreur et de prédation. Les miliciens de Monsieur Ouattara continuent d’exécuter des civils. Aucune ville, aucun village, dans les régions hostiles à la rébellion, n’est épargné par ces tueries massives. Malgré les promesses de “réconciliation”, les collaborateurs, proches et autres sympathisants du Président Gbagbo sont pourchassés, emprisonnés et torturés.

Monsieur Ouattara tente maladroitement de s’absoudre des atteintes aux droits de l’Homme commises en son nom par ses mercenaires depuis le lancement de sa sanglante conquête armée du pouvoir – du 19 septembre 2002 à ce jour. Il ne peut être aussi facilement blanchi ni des crimes économiques ni des crimes de guerre encore moins des crimes contre l’humanité.

Les preuves et témoins surabondent. Monsieur Alassane Ouattara ferait montre de courage politique en acceptant la constitution d’une commission d’enquête impartiale présentant toutes les garanties d’équité. Celle-ci aurait pour mission de faire la lumière sur les violations des droits humains liées à la crise postélectorale, y compris celles occasionnées par les bombardements de la Licorne, à Abidjan, et le “Commando invisible”, à Abobo.

Fait à Paris, le 15 mai 2011
Toussaint ALAIN
Conseiller du Président Laurent GBAGBO



2) La presse ouattariste, seule autorisée, diffuse sa version de la liberté de la presse bafouée.

Le droit de réponse du "Nouveau Courrier" (sur son blog) au "Mandat" :

Abidjan, le 15 mai 2011

A Monsieur

le Directeur de Publication du journal Le Mandat

Objet : Droit de réponse au Mandat

Monsieur le Directeur,

Dans votre parution du samedi 14 mai 2011, vous publiez un article intitulé Liberté de la Presse - Voici pourquoi "les journaux bleus" ne paraissent plus, signé de Adaye Kouakou. Grande a été notre surprise de lire certaines « informations » nous concernant, émanant d’un confrère qui n’a pas pris la peine de nous joindre.

Premièrement, votre journal croit savoir que les problèmes de sécurité que nous évoquons n’existent pas et que le ministre de l’Intérieur aurait donné des garanties le 3 mai dernier lors de la journée internationale de la liberté de la presse.

Deuxièmement, vous prétendez que Le Nouveau Courrier est financé par Simone Gbagbo et aurait donc des problèmes financiers qui l’empêchent de revenir dans les kiosques.

Enfonçant le clou dans une sorte de dérision, vous préconisez une solution à ceux que vous qualifiez de ‘‘presse bleue’’ : «En entendant de trouver une solution idoine aux vrais problèmes qu’ils ont, ces organes de presse devront opter pour la presse en ligne, comme le fait ‘’Le Nouveau Courrier’’ actuellement ». Sur quel site ? Nous nous interrogeons encore.

Nous protestons face à de telles contrevérités qui visent à dédouaner les autorités ivoiriennes face au musellement d'une partie de la presse.

Nous avons les moyens financiers de paraître, mais nous en sommes empêchés par des obstacles sécuritaires réels qui ont été relevés par Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Au demeurant, de quelles garanties sécuritaires parle Le Mandat ? Le discours musclé du ministre de l’Intérieur le 3 mai a fait un tollé dans la corporation et au sein des organisations de protection de la liberté de la presse ; et nulle part nous ne voyons les garanties sécuritaires dont fait cas Le Mandat.
Au demeurant, nous n'avons jamais été financés par Simone Gbagbo, et nous nous réservons le droit de porter plainte pour diffamation à ce sujet. Nous sommes une entreprise privée qui s'équilibre en dépenses et en recettes grâce aux ventes et à la publicité. Devons-nous ajouter que nos ventes sont sans commune mesure avec celles du Mandat ?
Merci de bien vouloir publier ce droit de réponse, dans les meilleurs délais et dans les mêmes conditions, ainsi que vous l’avez fait pour l’article incriminé.

Pour Le Nouveau Courrier
Stéphane GUEDE

mercredi 18 mai 2011

Côte d'Ivoire : Le Crime Parfait, par David Gakunzi

"Gbagbo a perdu les élections" : mensonge institutionnel, idée répandue, admise à force d'être martelée. Information reprise en boucle hors de toute vérification de la matérialité des faits. Désinformation. La désinformation est un jeu de massacre contre la vérité ; elle martyrise, elle broie, elle réduit en miettes la vérité ; elle annonce parfois la guerre. Pis : elle l'accompagne et la justifie ; elle couvre la guerre et va jusqu'à en faire l'éloge.



Pour commander le livre:
http://www.editions-harmattan. fr/index.asp?navig=catalogue&o bj=livre&no=33989

mardi 17 mai 2011

DSK vs Gbagbo. Indignations sélectives

Présomption d'innocence, respect de la dignité de la personne... à géométrie variable.


"Comme on aurait aimé, cher Maître Badinter, qu’un peu de la louable indignation dont vous venez de faire montre au micro de France Inter, s’exprimât lorsque furent diffusées les images atterrantes de la “prise” de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier !"

Lu sur ResistanCIsraël (en gras gris clair, les mots de Me Badinter - et de son interviewer) :

"Comme on aurait aimé alors trouver, dans la bouche de votre interviewer, une allusion à  “l'incroyable brutalité du système américain françafricain, qui exhibe un accusé en en faisant d'emblée un coupable...”, et au fait qu’ “il y avait là une volonté d'humiliation...”

Comme on aurait aimé vous entendre vous émouvoir alors du spectacle de cet homme mal rasé, le visage défait, bien entendu pas de cravate, exhibé, mitraillé par les photographes...”, victime d’ “une mise à mort médiatique”...

Comme on aurait aimé vous entendre dénoncer le scandale de “l'exhibition provoquée, organisée par la police” françafricaine, de Laurent Gbagbo “sortant de” semaines de pilonnage intensif de sa résidence, “...comme si c'était je ne sais quel ennemi public no 1...”

Ce spectacle-là, organisé par le gouvernement français, n’était-il pas “haineux”, n’ayant “rien à voir avec la justice, et en particulier la justice” française... ne savait-on pas alors que “ces photographies et ces films seraient partout diffusés...” ?

Il est vrai que le personnage “promis aux plus hautes destinées”, qui “d'un seul coup” se trouve réduit à “l'image d'un homme détruit” a le mérite de n'être ni noir, ni victime d’un complot étalé sur dix ans.

Il est blanc, hypothétiquement visé par une attaque à très court terme, et de surcroît votre ami, comme Laurent Gbagbo l’était il n’y a pas si longtemps de quelques illustres socialistes français... [...]"

Lire l'article d'Eliahou Abel en entier et l'interview enregistrée de Me Badinter sur ResistanCIsraël


De la même façon, la solidarité avec la jeune femme du Sofitel est bien mince, tout comme a brillé par son absence la solidarité avec Simone Gabgbo (à droite sur la photo de droite) humiliée et photographiée pour le monde entier !

Cf. aussi : http://rue-cases-negres.blogspot.com/2011/05/affaire-dsk-ou-lindignation-geometrie.html
http://indignez-vous.hautetfort.com/archive/2011/05/16/parralleles-parralleles.html
http://moubamba.com/choc-des-images-de-gbagbo-a-strauss-khan/
http://laurentgbagbo.wordpress.com/2011/05/17/strauss-khan-humilie-tout-comme-le-fut-gbagbo-alors-vous-comprenez-ce-que-nous-avons-ressenti/

Côte d'Ivoire : comment en est-on arrivé là ?



Petit mémorandum en quelques dates :

En 2000 : sitôt Gbagbo élu, et même déjà avant, les médias internationaux, relayés par leurs pendants ivoiriens l'on mis dans le collimateur.
On connaît, notamment, le fameux charnier de Yopougon. On sait moins qu'une commission indépendante avait été mise en place en 2000 par le ministère de la Justice de Gbagbo pour mener les enquêtes. Les travaux étaient fort avancés. Quand le RDR a pris le ministère de la Justice après Marcoussis et que Henriette Dagri Diabaté, SG du RDR et adjointe de Ouattara, a été nommée Garde des Sceaux, elle a automatiquement dissous la commission et interrompu les investigations. Elle n’a jamais mis sur pied une nouvelle commission ni réactivé les enquêtes. L’on saura plus tard par des sources judiciaires que les résultats partiels auxquels étaient parvenus les enquêteurs accablaient le RDR... (Cf. http://www.notrevoie.com/develop.asp?id=36504.)
Autre attribution célèbre : on prête couramment à Gbagbo ce à quoi il s'est toujours opposé, comme l' « ivoirité » de Bédié, selon le nom donné à cette loi excluant de l'éligibilité à la présidentielle, un peu à la façon américaine, des candidats qui ne seraient pas nés ivoiriens. Cette loi vise évidemment Ouattara. Gbagbo alors député a voté contre. Nombre de Français croient, de bonne foi, qu'il en est à l’origine ! Non content d’avoir voté contre, il octroie en 2000, lors du forum de réconciliation qu'il met en place avec un gouvernement d’union nationale, la nationalité ivoirienne à Ouattara (et il le rendra éligible par décret en 2005).

Cela n'empêche qu'en 2002, un coup d’État éclate, et échoue : des rebelles, dont nombre de déserteurs de l'armée régulière, venus de leur base-arrière du Burkina Faso descendent jusqu'à Abidjan où ils vont jusqu'à tuer le ministre l'Intérieur, mais ils sont repoussés par l'armée régulière jusqu'à Bouaké, où l'armée française s'interpose au motif de l'évacuation de ses ressortissants. Le gouvernement ivoirien demande alors l’activation des accords de défense, qui lui est refusée par le pouvoir français. Depuis le pays est coupé en deux. Des exactions épouvantables ont lieu au Nord, au point que la population d’Abidjan croît exponentiellement du fait du très grand nombre de réfugiés. Les médias français ne rendent jamais compte de ces exactions : le parti-pris est manifestement trop fort. Ex. Libération qui trace un portrait élogieux des rebelles les donnant, en légende d'une photo les présentant, comme « gueules d'amour » (sic).

En 2003, cette partition est entérinée dans le stade rugby de Marcoussis, en région parisienne où sont réunis les partis politiques et les groupes rebelles qui sont multipliés en trois représentations géographiques. Le pouvoir ivoirien n'est pas représenté, mais il est sommé d'accepter les accords de Marcoussis, qui ont pour propos de transformer, selon une expression devenue célèbre, Gbagbo en « reine d’Angleterre ». Tout Abidjan descend dans la rue pour s'opposer à ce qu'on y nomme « coup d’État constitutionnel ». C'est là qu’apparaît en boucle un mort célèbre, un ancien acteur, Camara H., dont le corps est exposé sur le terre-plein central d'une voie rapide d'Abidjan : est née la fameuse expression « escadrons de la mort de Gbagbo », diffusée par Le Monde, ce qui lui vaudra condamnation par la justice française pour diffamation de Gabgbo et de son épouse : «Par arrêt en date du 5 avril 2006, la cour d’appel de Paris, 11è chambre, a condamné Jean-Marie Colombani, directeur de la publication du journal Le Monde et du site Internet www .lemonde.fr pour avoir publiquement diffamé Laurent et Simone Gbagbo en publiant dans les numéros datés des 8 et 20 février 2003, en ligne depuis la veille, d’une part, sous le titre «Côte d’Ivoire : enquête sur les exactions des escadrons de la mort», un article intitulé «Le rôle clé des gardes du corps du couple présidentiel», les mettant en cause, d’autre part sous le titre «Le sommet à Paris d’une France-Afrique en crise», un article intitulé «La crise ivoirienne, un condensé des caractéristiques de tout un continent» les mettant également en cause.» Le magazine Le Monde 2 est condamné à financer la publication dans Le Monde mais aussi dans des supports du choix du couple Gbagbo, à hauteur de 3000 euros (un peu moins de 2 millions de F CFA), ce texte : «Par arrêt en date du 5 avril 2006, la cour d’appel de Paris, 11è chambre, a condamné Jean-Marie Colombani et la société Issy Presse pour avoir publiquement diffamé Laurent et Simone Gbagbo en publiant dans Le Monde daté du mois de février 2003 un article intitulé «Gbagbo, Simone, Dieu et le destin», les mettant en cause.» (Cf. Le Courrier d’Abidjan — Parution N° 700 du Jeudi 27 Avril 2006.) Mais on connaît la formule : calomniez calomniez, il en restera toujours quelque chose...

2004. 6 novembre : 9 soldats français sont tués au camp de Bouaké. Le Président Chirac déclare qu'il s'agit d'un bombardement intentionnel commandé par son homologue L. Gbagbo – en marge de l’opération aérienne de désarmement des rebelles qui était selon toute probabilité en train d'être achevée. Dans la foulée toute la flotte aérienne ivoirienne est détruite au sol.
Quant à la mort des soldats français, on n'en connaît toujours pas la cause, la France ayant alors interdit toute enquête, française ou ivoirienne, sur les événements de Bouaké.
Depuis les familles de soldats tués ont requis un avocat, Me Balan, qui, avec l'aide de la juge aux armées Brigitte Raynaud, qui depuis a été dessaisie du dossier, est arrivé à la certitude que Gbagbo n'a rien à voir avec tout cela. (cf. http://www.abidjantalk.com/forum/viewtopic.php?p=172994.)
Il n’empêche que les conséquences considérables ont déjà pris place, avec les manifestations des patriotes menaçant les biens français (mais jamais les personnes : zéro mort), durement réprimées par l'armée française. Selon les Ong internationales 60 morts et des centaines de blessés suite aux tirs français – ce qui fait dire à un livre célèbre : la France a perdu l'Afrique à Abidjan en nov. 2004.

2007 : accord de Ouagadougou. Depuis 2002-2003, Gbagbo n'a pas réellement le pouvoir, mais il déploie des efforts pour gérer la transition, jusqu’à signer l'accord de Ouagadougou qui promet l’accession du leader rebelle Guillaume Soro au poste de Premier ministre. Clause centrale de l'accord : l'Onu assurera le désarmement des rebelles avant (au minimum trois mois avant) que des élections puissent être organisées. Cette clause ne sera jamais respectée. Malgré cela, les pressions se multiplieront sur Gbagbo pour qu'il vienne aux élections. Il finira, manifestement trop tôt, l’histoire l'a montré ces derniers mois, par céder.

2010 : les élections se déroulent dans ces conditions pour le moins surprenantes : plus de la moitié du territoire n'est pas contrôlée par l’État, étant aux mains de chefs de guerre célèbres pour leur violence. Résultat : dans la zone contrôlée par l’État, des élections « normales » en termes démocratiques, de l'ordre de 60% - 40%. Dans les zones rebelles, des scores soviétiques pour Ouattara, dépassant (sic) parfois les 100% !
La commission électorale dite indépendante (Cei – composée à 80% de ouattaristes sur la base du quota de représentation de Marcoussis), prévue par les accords de Pretoria, ne parvient à aucun accord. Ce qu'annonce son Président, Y Bakayoko, un quart d’heure avant sa forclusion,
Le lendemain, il est requis et conduit au QG du candidat Ouattara par les ambassadeurs de France et des USA et annonce devant France 24 des chiffres qui donnent Ouattara vainqueur, au prix de l'augmentation de 10% de participation par rapport à celle officialisée par l'Onu. Le représentant du SG de l'Onu, JY Choï valide toutefois ce qui est donné depuis comme résultat, invalidé pour fraude massive par le conseil constitutionnel, qui proclame l'élection de Gbagbo. Depuis, Gbagbo ne cesse demander que l'on recompte les voix, ce que refusent Ouattara, Sarkozy et le SG de l'Onu, lequel ira jusqu'à affirmer que recompter serait « injuste » (sic). Face à cette proposition ses adversaires, France, USA, UE, et plusieurs potentats africains via l'UA et la CEDEAO, requièrent l’option militaire pour déloger Gbagbo.

2011 : l’option miliaire se met peu à peu en place. la rébellion est fortement appuyée (pour rester modéré) par la force française Licorne et par l'Onuci, qui finissent par défaire les forces régulières ivoiriennes et par renverser le Président Gbagbo. Cela au prix de très nombreuses victimes civiles des bombardements, et au prix d'une multiplication d’exactions des rebelles, tortures, viols, meurtres, jusqu’à ce qui s’apparente, pour de nombreux observateurs (dont le CIRC et Caritas), à une épuration ethnique (expression utilisée par Le Nouvel Obs).